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Une sinistralité importante depuis des années

Effets de la rétention d'eau sous l'isolant en technique ITE

Les menuiseries extérieures constituent un élément central de la performance du bâtiment : éclairage, ventilation, étanchéité à l'air, à l'eau... Or les désordres qui les affectent pointent depuis plusieurs années dans le « Flop 10 » du rapport annuel de l'Observatoire de la qualité de la construction de l'Agence Qualité Construction.

On distingue 3 grandes familles de désordres, tous matériaux confondus. Premièrement, les désordres liés à l'interface fenêtre/support sont principalement des défauts de calfeutrement à la liaison menuiserie/gros-œuvre ou menuiserie/ossature. Citons la non-continuité du calfeutrement dans les angles inférieurs de la fenêtre, un calfeutrement non accessible et non visitable (présence fréquente d'une bavette non démontable), un choix inapproprié de produit de calfeutrement (attention aux mousses imprégnées à adapter en fonction de l'épaisseur du joint), ou encore une rétention d'eau permanente au droit du calfeutrement traverse/support. Ce dernier défaut est plus systématiquement relevé en ITE car l'eau qui s'infiltre jusqu'en pied de fenêtre est plus difficilement évacuée.

Deuxième famille, les désordres intrinsèques à la fenêtre englobent les défauts de fabrication – principalement des assemblages montants/traverses – et de conception de la fenêtre. Pour la performance d'étanchéité à l'eau des fenêtres, il est important de prévoir les cheminements de l'eau à travers les profilés de fenêtres avec des gardes à l'eau suffisamment dimensionnées afin d'assurer la performance d'étanchéité à l'eau dans le temps.

Enfin et dans une moindre mesure, les désordres liés à l'environnement de la fenêtre concernent surtout un défaut de réalisation du rejingot béton qui assure la garde à l'eau. Aujourd'hui, en particulier dans le cas d'une ITE, l'appui rapporté classique est supprimé et c'est la réservation de la baie qui forme l'appui.
Le rejingot n'est rapporté qu'après réalisation du cadre de la baie, et à l'interface rejingot/appui, une fissuration apparaît de manière quasi-inévitable, permettant à l'eau de s'infiltrer.
Cette pathologie semble progresser au même rythme que la généralisation de l'ITE...

Tous ces désordres pourraient être évités par la bonne connaissance et le respect du DTU, ainsi qu'une maîtrise des performances et conditions d'utilisation des produits assurant le lien entre le dormant et la paroi.